Cela a commencé quand j’étais petite. L’odeur du cumin et du curcuma mijotés à feu doux avec des oignons coupés en dés et de la coriandre finement hachée m’attirait dans la cuisine. Finalement, j’attendais avec impatience les déjeuners que ma mère mettait dans ma boîte à lunch. J’ai vite compris que chaque restant, du poulet à l’oignon et aux olives ou saumon marocain aux poivrons rouges, constituerait le sandwich ultime. Tout ce dont elle avait besoin était une baguette fraîche et de la « salade cuite » (plus traditionnellement appelée «matbucha»). Ces déjeuners ont constitué des souvenirs essentiels et ont attiré mon atten - tion sur la façon dont ma mère préparait les repas, souvent à partir de rien. Il n’y avait aucune technique à apprendre. Toute la leçon repo - sait sur les accords de saveurs, la créativité avec ce qui restait dans le réfrigérateur, les mesures intuitives et finalement la nostalgie. Même si je suis sûr que c’est très vrai pour la plupart des cultures, la nostalgie est l’épine dorsale de la culture juive marocaine -surtout en matière de nourriture. C’est ce qui nous rassemble et nous maintient ensemble…